Point histoire : Madagascar

En 1817, l’île va s’ouvrir au reste du monde, malgré une intrusion croissante des Européens pendant l’époque moderne qui y développent la traite des esclaves, et va être connu comme le royaume de Madagascar….

Un parcours politique exceptionnel

Si dans un premier temps elle a grandi entre la Tunisie, la France et l’actuel Mali, après la mort de son père, sous-officier de l’armée française, Gisèle Rabesahala retourne en 1942 à Madagascar. Consciente très tôt de l’importance de l’instruction et de l’éducation malgré la place marginale qu’occupe la femme dans la société malgache, elle obtient son brevet d’études élémentaires, poursuivant avec une formation professionnelle de sténodactylographe (« l’art d’écrire aussi vite que la parole »).

Soucieuse des enjeux structurels qui traversent la société malgache, Gisèle Rabesahala s’est précocement propulsée dans un parcours politique. Toujours aux avant-postes, cette jeune fille va devenir à l’âge de 17 ans la secrétaire au sein du Mouvement démocratique pour la rénovation malgache (MDRM) et à la tête de l’AFKM, parti de l’indépendance crée en 1958. Dans le contexte d’agitation politique de 1947 où des parlementaires sont arrêtés et traduits devant la justice, elle devient secrétaire des avocats de la défense. « Je rêvais d’être avocate, parce que je pensais qu’un avocat doit se consacrer à la défense des innocents », écrit-elle alors dans son autobiographie, Que vienne la Liberté, publiée en 2006, dans laquelle elle expose ses opinions et revient plus généralement sur l’histoire politique malgache. En 1950, elle fonde également le Comité de Solidarité de Madagascar dont l’objectif est de venir en aide aux détenus politiques et leurs familles, en particulier à leurs femmes, sœurs et filles.

Impliquée dans la gestion des crises politiques malgaches, la singularité de Gisèle Rabesahala tient ainsi à la position dominante qu’elle a su occuper dans un monde politique, alors majoritairement dominé par les hommes. Après l’accession du pays à son indépendance, elle va s’imposer dans la classe politique du nouvel État malgache. En 1977, elle est nommée ministre des Arts et de la Culture révolutionnaire. Convaincue que l’avenir d’un pays doit être fondé sur son patrimoine culturel et historique, elle place la revalorisation de la culture malgache au centre de ses combats Cette politique passe par la création de structures diverses mettant en valeur les richesses culturelles du pays, œuvrant pour la promotion de la langue et de l’identité malgache. L’inauguration de la bibliothèque nationale en 1982 est un exemple phare de celle-ci.

 

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