De l’affirmation diplomatique de Madagascar à la colonisation
En 1817, l’île va s’ouvrir au reste du monde,
malgré une intrusion croissante des Européens pendant l’époque moderne qui y
développent la traite des esclaves, et va être connu comme le royaume de
Madagascar. Cette affirmation de l’existence diplomatique de Madagascar
vis-à-vis des puissances européennes pour la première fois est l’œuvre du
monarque malgache, Radama Ier. Ce dernier parvient à unifier l’ensemble des royaumes
centraux de l’île.
Cet élan de modernisation que connaît alors
Madagascar va être mis à mal à la fin du siècle, à une époque marquée par la
montée en puissance des impérialismes européens qui entendent se partager le
monde. À l’issue de la conférence de Berlin de 1885, c’est précisément le
partage de l’Afrique qui est décidé et les règles de la colonisation sont
désormais édictées. Dans cette partition, l’île malgache est attribuée à la
France, qui y instaure d’abord un simple régime de protectorat. Néanmoins,
Madagascar devient une colonie française par la force, après l’éclatement d’une
résistance populaire en 1896 et l’arrestation de la dernière reine, Ranavalona
III, qui s’exile à Alger.
Francisation forcée des écoles, soumission des autochtones au régime de l’indigénat, instauration du travail forcé en faveur des grandes compagnies commerciales françaises … Durant la période coloniale, les Malgaches seront en effet privés de leurs droits fondamentaux.
Si la colonisation à Madagascar a perduré pendant
une période non négligeable, elle s’est toutefois accompagnée de mouvements de
lutte pour l’indépendance de l’île dès les années 1930.
Convoi militaire français à Fianarantsoa
(est de Madagascar) le 25 septembre 1947.
C’est en particulier l’insurrection de mars 1947, malgré une répression
sanglante qui fera officiellement 90 000 victimes, qui va véritablement
constituer une étape importante dans le processus de décolonisation non
seulement de Madagascar mais de l’Afrique francophone dans son ensemble.
Témoin de cet important évènement et sensible aux
enjeux et aux souffrances causées par la domination coloniale, Gisèle
Rabesahala va devenir une des principales figures de ce mouvement de lutte pour
l’indépendance de son pays, qui se débarrasse officiellement de la tutelle
française le 26 juin 1960.