Le royaume de Dahomey

La période préhistorique du Dahomey est marquée par une différenciation géographique et culturelle entre le Nord et le Sud. Au Nord, les traces nous viennent des pierres et des fossiles tandis que les territoires du Sud, à dominante forestières, ne fournissent pas de vestiges. Par ailleurs, les groupes autochtones Paragourma, mossi et gossi peuplent le Nord tandis que les Fon, les Ajda et les Ouatchi peuplent le Sud. ...

Le roi Béhanzin

Behanzin-1895
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Behanzin

Béhanzin est un personnage qui a marqué son temps et dont le nom résonne encore d’une manière très forte dans les esprits des Béninois. Au décès de son père le roi Glélé en 1889, il est intronisé et devient roi du Dahomey. Agoli Agbo, autre fils connu du roi Gléglé, dont on ne sait s’il était frère ou demi-frère du roi Béhanzin, s’appelait Hlo. Il perd sa mère très jeune et son éducation est confiée à un dignitaire de la cour. Il a, avec le roi Béhanzin, une relation fusionnelle et pleine de confiance. C’est sur lui qu’il prendra appui durant son règne car il adule sa bravoure et sa détermination, voyant ainsi en lui le candidat parfait pour le poste de gahu (équivalent du général dans les armées). Par ailleurs, il le décrit comme « un frère ami » car il a su le supporter et a été l’un des seuls à pleinement approuver sa succession au trône. Si le roi Béhanzin ne fait pas long feu du fait de l’arrivée des colons, on retient de lui qu’il s’est battu corps et âme pour protéger son territoire. En effet, les princes d’Abomey ont tous été éduqués de la même manière, dans un patriotisme fort et pur qui ne permet aucune atteinte contre le Dahomey et son roi qui sont l’unique centre de l’Univers. Une première attaque française a lieu à Cotonou le 4 mars 1890 durant la bataille de Cotonou (Première guerre du Dahomey). Après l’assaut sur la ville de Porto-Novo, des otages français sont pris à Ouidah et l’un d’eux professe à propos du roi Béhanzin : « Il a quarante ans environ, c’est un nègre admirable, bien pris quoique de taille moyenne. La figure est ouverte, intelligente, le regard franc et droit. ». [1] Sa statue figure aujourd’hui à Abomey, sa main est tendue comme pour vouloir arrêter le colonisateur. Il est considéré comme un repère pour les béninois et des chants sont chantés en son honneur. Adoré pour sa bravoure et sa détermination pour défendre sa terre face aux invasions françaises, il a fini par être surnommé « le roi des requins ». Il est même parfois assimilé à un demi-dieu ou un prophète. Lorsqu’il est exilé de force en Martinique, territoire dont les Français ont aussi pris possession, Béhanzin tente encore de négocier pour récupérer son royaume, demeure plein d’espoir et ne cesse de défendre sa patrie et sa culture. Il se sent délaissé face à un peuple qui ne reconnaît pas la culture commune qu’ils partagent avec les Noirs. Ils regrettent aussi que les Français s’imposent sur leur territoire avec leur culture et leurs règles sans que personne n’agisse. Différents films dépeignent aujourd’hui la vie du roi Béhanzin et ses prouesses (« L’exil du roi Béhanzin », Guy Deslauriers, 1996).

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