Le royaume de Dahomey

La période préhistorique du Dahomey est marquée par une différenciation géographique et culturelle entre le Nord et le Sud. Au Nord, les traces nous viennent des pierres et des fossiles tandis que les territoires du Sud, à dominante forestières, ne fournissent pas de vestiges. Par ailleurs, les groupes autochtones Paragourma, mossi et gossi peuplent le Nord tandis que les Fon, les Ajda et les Ouatchi peuplent le Sud. ...

Déclin et arrivée des colons

« À l’heure où nous écrivons ce livre, nos soldats marchent sur Abomey, la capitale du Dahomey. C’est ce royaume que nous allons parcourir. Étrange région ! Ne semblait-il pas, quand on en parlait autrefois, que c’était le pays des fables ! Un roi immolant à ses fétiches des milliers de victimes. Une armée comptant quatre mille amazones. Une nation si disciplinée que, en dehors, en dehors des sacrifices religieux, le meurtre, l’adultère, le vol y sont presque inconnus. » [2]

Les puissances européennes se disputent le royaume dès le XVème siècle. Les premiers arrivants sont les Portugais qui fondent le fort San Jorge del Mina en 1482 et les Hollandais en prendront possession en 1637. Les Anglais et les Français arriveront successivement. La France noue des relations avec les souverains locaux et étend progressivement son pouvoir jusqu’à parvenir à un accord avec les Anglais sur le protectorat de Porto Novo et prendra ainsi Cotonou sous son joug. Elle échoue toutefois dans un premier temps avec la mission du docteur Bayol en 1889. Après l’assaut sur la ville de Porto-Novo, des otages français sont pris à Ouidah. Afin de les libérer, le roi et les Français parviennent à trouver un accord à l’issu duquel les Français mettront Porto-Novo sous protectorat. Durant une courte période de répit, les deux parties se préparent à la guerre. Le roi Béhanzin prépare dûment son armée composée de 15 000 hommes et 4000 amazones et les arme de couteaux-machettes. Le général Dodds et ses 800 hommes finissent par faire tomber le royaume de Dahomey et les milliers de soldats mais aussi de femmes qui combattaient pour la protection de leur terre. L’ancien royaume du Dahomey s’essouffle et disparaît pour se transformer en protectorat français. Le roi Béhanzin est ainsi déporté en Martinique puis en Algérie où il meurt. Sa dépouille est ramenée dans son pays natal par les vœux de son fils. Deux ans après la déportation du roi Béhanzin, c’est Agoli Agbo qui succède au trône dahoméen. Beaucoup voient en cette accession une manœuvre de la part des colons afin de faciliter leurs tâches sur le territoire. Au contraire, d’autres l’approuvent pleinement en réalisant qu’il vaut mieux que celui qui succède au trône soit un membre de la dynastie Allada plutôt qu’un membre d’une ethnie ennemie. Agoli Agbo tente de maintenir sa puissance contre la présence coloniale et est même à l’origine d’une cérémonie appelée « cérémonie de purification du pays souillé par le Blanc » afin de signifier son animosité et le fait qu’il ne donnera jamais son approbation à une population qui s’immisce dans son royaume contre son gré. Toutefois, le roi n’est pas absolument clément et il n’hésite pas à user de violence et punir fermement ceux qui contreviennent à ses ordres. Un arrêt ministériel du début du XXème siècle met fin à sa royauté. Il est exilé au Gabon avec deux de ses femmes où trois garçons nouveaux princes viennent au monde. Ensuite, après la Première Guerre mondiale, les Français acceptent de le ramener au pays. Il meurt à Abomey en 1940.

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