Le royaume de Dahomey

La période préhistorique du Dahomey est marquée par une différenciation géographique et culturelle entre le Nord et le Sud. Au Nord, les traces nous viennent des pierres et des fossiles tandis que les territoires du Sud, à dominante forestières, ne fournissent pas de vestiges. Par ailleurs, les groupes autochtones Paragourma, mossi et gossi peuplent le Nord tandis que les Fon, les Ajda et les Ouatchi peuplent le Sud. ...

Croyances et culture

Au-delà des différences propres à chaque groupe ethnique, des croyances communes demeurent au royaume du Dahomey. La religion animiste est encore très ancrée et fortement présente dans les populations béninoises (ex-dahoméennes) et a subsisté malgré l’arrivée des colons et l’importation du christianisme et de l’islam. Pierre Verger a exploré ces cultes et les définit ainsi : « (ils) s’adressent en principe aux forces et aux êtres divinisés et forment un vaste système qui unit les morts et les vivants en un tout familial, continu, solidaire »[3].  Le vaudou est constitué de toutes les divinités et rites qui animent la vie religieuse des populations africaines et veut vénérer les forces de la nature afin d’atteindre la paix dans l’au-delà. Ainsi, le panthéon dahoméen est riche de nombreuses divinités et parmi elles, on retrouve Mawo, celui qui créa l’Univers. Cette divinité, au sexe incertain, est indulgente, ne se préoccupe des hommes et ne connaît pas le châtiment. Elle n’est pas représentée et les fétiches représentent alors les dieux inférieurs. Ogoun est désigné comme le « patron des guerres » [4]. Son importance dans les sociétés actuelles demeure incontestable bien que les combats n’existent plus aujourd’hui comme ils existaient au sein du royaume d’Abomey. On compte aussi parmi les divinités Oshossi qui est le dieu des chasseurs. L’ensemble des divinités sont représentées par des matériaux. Ainsi, Ogoun est représentée par une très grande hampe métallique en fer ou en bronze tandis qu’Ogoun est symbolisé par une tige surmontée de pointes. Les Yoruba et les Nago vénèrent Eshou Egba, dieu farceur. Un drôle de légende existe à son sujet. Alors qu’une reine se sentait délaissée, il lui demande de couper quelques poils de la barbe de son époux afin qu’il en fasse une allumette qui rendra à l’homme tout son empressement de jadis. Il se rend ensuite chez le prince et lui annonce que son père se fera tuer dans la soirée. Le prince s’empresse d’en informer son père. La femme se rendant chez son époux afin d’exécuter les ordres de la divinité, elle se fait attraper et il lui place le couteau sous la gorge. Les enfants interviennent à ce moment, surpris. Le dieu farceur intervient alors et pousse en avant une verge en guise de bouquet final. 

Par ailleurs, les rites d’initiation sont fréquents dans la culture dahoméenne. Ils permettent au jeune initié d’accéder à une double condition : celle qui était la sienne et qu’il préservera et une nouvelle qui lui permettra de se consacrer à dieu. Toutefois, on retient surtout la nuit des Coutumes, nuit de sacrifices humains qui n’a plus lieu aujourd’hui et dont la dernière en date est celle qui succède aux funérailles du roi Glélé. Durant cette fameuse nuit, soldats et amazones s’attroupent devant le royaume. Le clairon résonne en l’honneur du Dieu du Mal. Les soixante mille habitants sortent de leur case et se placent derrière les soldats, pris d’admiration et de terreur. Un orchestre musical prend place afin de signifier l’arrivée du roi et arrive ensuite le cortège des grands féticheurs, armés de l’instrument de mort qui sert à trancher les têtes d’une traite. Les prisonniers sont apportés par les serviteurs du roi afin de se faire immoler. Le roi, grand féticheur et seul capable d’entrer en communication direct avec Mahou, arrive ensuite sur son trône et dans toute sa splendeur. L’orchestre reprend, les armes s’actionnent, la population se met à danser et hurler. Une fois que le roi lève son sceptre, les victimes défilent devant lui et le sacrificateur leur tranche la tête. Elles sont par la suite jetées aux amazones qui brandissent leurs armes et se mettent à les hacher puis aux soldats qui terminent en réduisant la chair en une bouillie de sang. La nuit se clôture par le roi après les signes du Dieu du Feu et qui sont traduits par le chef des sacrificateurs à travers les entrailles d’une personne sacrifiée.

 

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