Une richesse incontestable
Au XIVe siècle, l’or prolifère en Afrique de
l’Ouest : gisements et cours d’eau des régions du Bambouk (Sénégal) et Bouré
(Guinée) (3) sont exploités par les esclaves de l’Empire…
Les esclaves, richesse de l’Empire ?
Pour bon nombre de spécialistes, l’esclavage est
également l’un des facteurs de richesse de l’Empire du Mali. Pourtant, la
pratique de l’esclavage semble avoir été abolie sous Soundiata Keïta… En effet,
le premier empereur de l’Empire du Mali est connu pour être l’initiateur de la
Charte du Manden (1222), aujourd’hui présente au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Dans cette Charte de tradition orale, se trouve des notions telles que le droit
de vivre, la liberté et l’égalité, soit des principes radicalement contraires à
la pratique de l’esclavage. Néanmoins, nombreux sont les historiens qui
évoquent la présence d’esclaves sous le règne de Mansa Musa, notamment lors de
son pèlerinage en 1324 où la caravane du Mansa était composée de courtisans, de
chameaux, mais également d’esclaves (que l’on dénombre à 12 000). Il est
même dit que Mansa Musa achète, lors de son escale au Caire chanteuses et
femmes…
Un pèlerinage doré
Le pèlerinage de Mansa Musa est connu pour avoir
été le plus faste de tous les pèlerinages des empereurs du Mali. On rapporte
qu’il part en 1324 accompagné d’esclaves, de soldats, de courtisans et de plus
de 150 kilos de poussière d’or, que l’empereur distribue à qui veut bien.
Durant le pèlerinage, lors d’une escale au Caire, il est dit que le roi des
rois dépense tellement d’or qu’il en fait chuter le cours de celui-ci. Si ce
pèlerinage met en avant l’immense richesse et générosité du Mansa, il est
également un moment important pour l’image politique et le développement
culturel de l’Empire.
(3) F. SIMONIS, L’Empire du Mali d’hier à aujourd’hui (2015)