Empire du Mali: Mansa Musa, un roi en or

L’Empire du Mali naît par la victoire de Soundiata Keïta (1190-1255) sur Soumaoro Kanté. Si l’on sait que Mansa Wulen succède à son père Soundiata Keita, il est ensuite difficile d’établir la suite des successions. Certains spécialistes évoquent le destin de Sakoura, un ancien esclave qui s’empare du trône et meurt au retour de son pèlerinage.....

Développer l’Empire

En 1337, peu de temps après son retour, Mansa Musa meurt entraînant avec lui la chute de son Empire qui succombe aux rébellions et à la perte de son influence sur le Sahel face à d’autres puissances émergentes de la région comme les Touareg et les Songhaï. Il faut dire que Mansa Musa n’était pas un guerrier ; lui qui n’a mené aucune expédition conquérante a préféré développer son Empire autrement.  

Mansa Musa le bâtisseur 

Avant de mourir, le Mansa de l’Empire du Mali s’est attaché à laisser son empreinte. En fait, le pèlerinage est un épisode crucial dans le règne du roi des rois. Ainsi, à son retour il entreprend de construire différentes infrastructures, notamment dans la ville de Tombouctou. En musulman très pieu, il rend hommage à Allah en construisant plusieurs mosquées dont une à Tombouctou réalisée avec l’aide de l’architecte et poète Abou Ishaq es-Sahéli (1290-1346).

La grande mosquée de Tombouctou – Edmond Fortier

De grandes structures où est enseigné l’Islam sortent également de terre mais pas seulement. L’enseignement des sciences dites profanes (sciences dures) est aussi pratiqué, notamment dans les Madrasa dont la plus connue est celle de Sankoré. Ces équivalents de collèges supérieurs prouvent bel et bien l’attachement de Mansa Musa à l’enseignement et plus généralement à la culture. Dans la Madrasa de Sankoré, on a pu compter jusqu’à 25 000 étudiants et sa bibliothèque était considérée comme la plus riche d’Afrique (700 000 manuscrits environ). 

La grande Madrasa de Sankoré – Edmond Fortier 

En plus de ces initiatives, Mansa Musa achète lors de son pèlerinage une multitude d’ouvrages (en langue arabe, langue qu’il maîtrisait d’ailleurs à la perfection) pour nourrir ses bibliothèques. Mais comparé à d’autres empires musulmans de la région, la production culturelle et scientifique de l’Empire du Mali reste pauvre… Dès son retour Mansa Musa s’entoure donc d’érudits et de savants qu’il encourage à écrire. 

Si elles sont certes culturelles, toutes ces initiatives ont surtout une portée politique. Pourquoi ? Parce que Mansa Musa à d’autres projets pour son Empire, qui était déjà considéré comme une puissance commerciale : en faire une puissance influente dans le monde.

Le développement des relations extérieures 

Au retour de son pèlerinage, Mansa Musa a déjà commencé à développer l’image de son Empire. C’est grâce à ce pèlerinage que le roi des rois se fait un nom dans la bassin méditerranéen. Après avoir ébloui ses homologues par sa culture, sa maîtrise de l’arabe et sa richesse, il est désormais impossible d’ignorer l’existence de l’empire du Mali et de son roi, en témoigne l’apparition du roi des rois dans l’Atlas catalan au XIVe siècle.  Mansa Musa développe également des relations diplomatiques avec le Portugal, l’Egypte, la Sicile et les pays du Maghreb, dont les liens restent plus forts pour des raisons géographiques, culturelles et religieuses. Ce développement des relations extérieures sert un temps l’économie de l’Empire, qui voit affluer sur son territoire des marchands venus de Venise, de Gênes ou encore de Grenade. 

En somme, s’il est vrai que la richesse de l’Empire et de son dirigeant est impressionnante et inégalée jusqu’à aujourd’hui, il ne serait pas juste de se souvenir du 10e Mansa de l’Empire du Mali pour cette unique raison. Mansa Musa a également permis le développement culturel et scientifique de l’Empire, avant cela uniquement connu pour son commerce, faisant alors de l’Empire un incontournable de l’histoire africaine. 

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