Le conflict avec la Libye
Le conflict avec la Libye
La Libye a envahi le Tchad en juillet 1980,
occupant et annexant la bande d’Aozou. Les États-Unis et la France ont répondu
en aidant le Tchad dans une tentative de contenir les ambitions régionales de
la Libye de Mouammar Kadhafi.
En 1980, le gouvernement d’union a signé un traité
d’amitié et de coopération avec la Libye. Le traité autorisait le gouvernement
tchadien à demander de l’aide à la Libye si l’indépendance ou la sécurité
intérieure du Tchad étaient menacées. Les troupes libyennes se retirent en
novembre 1981. Sans leur soutien, les troupes gouvernementales de Goukouni sont
affaiblies et Habré en profite ; ses milices FAN entrent à N’Djamena le 7 juin
1982. En 1983, les troupes libyennes sont retournées au Tchad et sont restées
dans le pays, soutenant la milice de Goukouni, jusqu’en 1988.
Malgré cette victoire, le gouvernement Habré était
faible et fortement combattu par les membres de l’ethnie Zaghawa. Une offensive
rebelle en novembre 1990, menée par Idriss Déby, un ancien commandant de
l’armée zaghawa qui avait participé à un complot contre Habré en 1989 et
s’était ensuite réfugié au Soudan, a vaincu les forces de Habré. Les Français
ont choisi de ne pas assister Habré à cette occasion, lui permettant d’être
évincé ; il est possible qu’ils aient activement aidé Déby. Les explications et
spéculations sur les raisons de l’abandon de Habré par la France incluent
l’adoption d’une politique de non-ingérence dans les conflits intra-tchadiens,
l’insatisfaction face à la réticence de Habré à évoluer vers la démocratie
multipartite, et le favoritisme de Habré envers les entreprises américaines
plutôt que françaises en ce qui concerne les contrats pétroliers. Habré s’est
enfui au Cameroun et les rebelles sont entrés à N’Djamena le 2 décembre 1990 ;
Habré s’exile ensuite au Sénégal.