Les conséquences de l’attaque
Une semaine après l’invasion, Sékou Touré met en place un comité composé de dix personnes: le Haut-Commandement. Composé de membres loyaux du Bureau politique, le haut commandement dirige la Guinée par décret. Le haut commandement a supervisé les arrestations, les détentions sans procès et les exécutions. Les actions du haut commandement ont décimé les rangs des représentants du gouvernement et de la police. Parmi les victimes figuraient notamment le président de la Banque centrale de la République de Guinée et le ministre des Finances, Ousmane Baldé. Après un procès de cinq jours, le 23 janvier 1971, le Tribunal suprême révolutionnaire ordonna 29 exécutions (effectuées trois jours plus tard), 33 condamnations à mort par contumace, 68 condamnations à perpétuité pour travaux forcés et 17 ordonnances de confiscation de tous leurs biens. Les troupes afro-portugaises qui étaient restées en Guinée ont écopé de peines de prison à vie pour travaux forcés. Quatre-vingt-neuf des personnes inculpées ont été libérées, mais des dissidents ont affirmé que certaines personnes ont « disparu » en prison ou ont été exécutées de manière extrajudiciaire. Parmi les condamnés à mort figuraient des membres du parti au pouvoir (y compris les chefs de parti de quartier à Conakry), le chef de la police de Conakry, un secrétaire du président, un ministre adjoint des finances et au moins cinq soldats guinéens. Ceux qui se sont vu confisquer leurs biens sont des Français ou des Libanais. Le sort des autres Européens arrêtés est inconnu. Parmi ceux qui ont été condamnés à la prison à perpétuité se trouvaient d’anciens ministres du gouvernement, des chefs d’industries d’État, un ancien gouverneur régional et les deux plus hauts responsables du Musée national.
En juillet 1971, Sékou Touré purge l’armée de
certains de ses officiers. En avril 1973, il a purgé son régime de certains de
ses ministres.