Langue des descendants de Nègres Marrons de Guyane française et du Suriname, le Sranan Tongo est parlé par près de 500 000 personnes....
Langue des descendants de Nègres Marrons de Guyane française et du Suriname, le Sranan Tongo est parlé par près de 500 000 personnes. Mêlant les langues ouest africaines au hollandais, javanais, hindoustani et chinois, c’est une langue originale que nous vous proposons de découvrir.
Le Sranan Tongo, improprement appelé le « Taki Taki« , est parlé principalement au Suriname et dans l’Ouest de la Guyane française. C’est un créole à base lexicale anglaise, néerlandaise, portugaise et ouest-africaine (les scientifiques on noté de nombreuses similitudes avec le Krio de la Sierra Leone). Ses locuteurs son essentiellement les descendants des esclaves insurgés de la région du fleuve Maroni qui s’affranchirent du système esclavagiste franco-néerlandais et fondèrent une société d’inspiration africaine en terre amérindienne. Péjorativement nommés les « Bushinengue » (ou Nègres des bois), les principaux usiteurs de cette langue sont les Aluku, les Ndjuka, les Paramaka et les Saramaka
Le lexique du Sranan Tongo a commencé comme un pidgin parlé par les esclaves africains au Suriname, qui n’avaient souvent pas une langue africaine commune. Le Sranan Tongo devint par la suite un moyen de communication entre les esclaves et esclavagistes, sans doute pour permettre à ces derniers d’exploiter leur main d’oeuvre plus efficacement, mais aussi parce que les esclaves n’étaient pas autorisés à parler néerlandais. A mesure que d’autres groupes ethniques furent amenés au Suriname comme travailleurs sous contrat, le Sranan Tongo devint leur lingua franca.
De nos jours cette langue originale est parlée par 300 000 personnes au Suriname, dont 120 000 comme langue quotidienne, et par quelques dizaines de milliers en Guyane française.