José Adelino Barcelo de Carvalho est d’origine et
de nationalité angolaise, né le 5 septembre 1942 à Kipri, dans la province de
Bengo en Angola. Il débuta sa carrière de chanteur à l’âge de 15 ans, puis
durant sa 23ème année, il quitta l’Angola pour devenir athlète au Portugal, où
il devint le détenteur du record du 400mètres portugais. A cette époque,
l’Angola était toujours une colonie portugaise)…..
José Adelino Barcelo de Carvalho est d’origine et de nationalité angolaise, né le 5 septembre 1942 à Kipri, dans la province de Bengo en Angola. Il débuta sa carrière de chanteur à l’âge de 15 ans, puis durant sa 23ème année, il quitta l’Angola pour devenir athlète au Portugal, où il devint le détenteur du record du 400mètres portugais. A cette époque, l’Angola était toujours une colonie portugaise).
Il a toujours reconnu et revendiqué le fait qu’il était un fervent partisan à l’indépendance de l’Angola. Il profita donc de son statut de star athlétique, qui lui a permis de bénéficier d’une liberté de circulation rare, facilitant ainsi le transport de messages aux combattants exilés pro-indépendantistes africains et à ses compatriotes angolais.
En 1960, il s’engagea en parallèle au Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola. Durant les années 70, le Portugal était gouverné par le régime autoritaire d’Estado Novo, fondé par Salazar. C’est à cette époque, qu’il choisît donc de s’appeler « Bonga Kuenda », ce qui signifie « celui qui se lève et qui marche », pour pouvoir mener son activité clandestine. Un pseudonyme rappelant bien ses engagements politiques, qui avaient pour but de faire évoluer la situation politique et sociale de l’Angola, et qu’on retrouvait également dans ses différentes chansons.
En 1972, les autorités portugaises découvrirent que José Adelino Barcelo de Carvalho et Bonga Kuenda n’étaient qu’une seule et même personne. Ces différents engagements politiques, l’ont ainsi poussé à s’exiler à Rotterdam. C’est donc au cours de cette année-là, qu’il arrêta sa carrière d’athlète pour se concentrer sur sa carrière de musicien. C’est ainsi qu’il se fit connaitre sur la scène musicale en Angola et au Portugal, avec une musique mélangeant de sonorités populaires angolaises, de semba, de kizomba, ainsi que quelques touches latines. Cette même année, il enregistra son premier disque « Angola 72 » et adopta définitivement le nom « Bonga ». L’Angola décida ensuite d’émettre un mandat d’arrestation contre lui, pour « paroles séditieuses » contenues dans cet album, ce qui le força à se déplacer entre l’Allemagne, la Belgique et la France, jusqu’à l’indépendance de l’Angola en 1975.
Après la « Révolution des Œillets » en avril 1974 (qui est un nom donné aux évènements ayant permis la chute de la dictature salazariste) et avec son album « Angola 74 » de 1974, ce dernier album ayant été un véritable hit auprès des immigrants des anciennes colonies portugaises, ainsi qu’auprès des Portugais ayant des origines en Europe ou en Afrique, il devînt une des références de la musique révolutionnaire africaine et une figure de proue de la musique angolaise.
Son voyage en Europe lui permit de connaitre d’autres musiciens lusophones, tout en continuant de nourrir son art, avec des influences congolaises, cap-verdiennes et brésiliennes. Son instrument fétiche ayant toujours été le dikanza, qui est un instrument traditionnel formé d’un bambou strié auquel est frottée une baguette
Il refusa systématiquement d’occidentaliser sa musique, juste pour plaire à un plus grand nombre, et était certain de l’impact de l’originalité et de la profondeur de sa musique.
Après l’indépendance de l’Angola, il vécut quelques temps à Paris, avant d’établir sa résidence principale à Lisbonne à cause des tensions postcoloniales angolaises, ayant dégénéré en guerre civile.
Dû à son histoire personnelle, sa musique et ses textes ont toujours été assez marqué par l’exil. C’est en 1974, qu’il chanta la version originale de la chanson « sodade », une chanson reprise quelques temps plus tard par une de ses plus grandes amies, la chanteuse cap-verdienne Cesaria Evora, qui a réussi à la faire connaitre dans le monde entier, à travers le genre musical suave de la bossa nova. En 2016, à 74ans, Bonga publia son trente-et-unième album nommé « Recados de Fora » c’est-à-dire « message d’ailleurs », avec plusieurs chansons dont la reprise de « Sodade Meu Bem Sodade » du compositeur brésilien Zé do Norte.
Bonga est représenté aujourd’hui comme étant un des derniers géants de la musique postcoloniale africaine, ayant réussi à utiliser cet art comme un moyen pour pouvoir véhiculer des idéaux de justice, de paix et d’égalité, par le prisme du partage culturel.